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Le kilt n'est pas ringard. Mais il y a un moment où il faut se rendre à
l'évidence et savoir crier: "Vive la France". Hier après midi, rendez vous avec deux de mes colocs (anglais et française) en
bas de chez nous à l'Oscar Wilde pour suivre le match qui oppose la France à
l'Ecosse. Pour ce match du Tournoi des Six Nations, rien n'était joué d'avance. Avec un
petit 20-14 à la mi-temps... on pouvait vraiment douter de la victoire calculée
des bleus. Je ne vous fais pas un topo d'un match que je n'ai suivi qu'en
pointillé, préférant m'attarder sur mon environnement... plutôt coopérant.
Une fête peut en cacher une autre
Dès la grosse porte d'entrée poussée, du vert partout! Après une mini-séquence
"Arrêt sur image" dans ma tête, je me souviens de deux choses: c'est
le jour de la Saint Patrick, d'une part, et puis avant l'heure du fameux match
qui concerne mes compatriotes, se déroule celui qui oppose les joueurs au
Trèfle aux italiens. Bref, après un petit tour d'horizon, les français ne sont
pas légions. J'ai compté, on était quatre. A part maes colocs, je n'ai
trouvé qu'un réunionnais, maître chocolatier sur Berlin depuis peu...
Le pub en
plus d'être bondé est grand, j'en ai sans doute loupé quelques uns. Cela dit, dès la première minute du match France-Ecosse, je me sens un peu seule pour supporter la France...
Scotland_we_love_you
Commence à ce même moment la période
"dix-amis-la-minute", tous irlandais. Je me mets en mode
"anglais" (dur au démarrage à Berlin, je comprends pas...) et les
discussions plus ou moins passionnées commencent.
L'entrée en matière:
- Are you French?
- Yes
- Oh... I'm sorry... (l'air faussement dépité, provocant des éclats de rire
de tous ceux qui ont entendu)
- I know what you feel, I'll be too in a few minutes. (étonnés que je
trouve à me défendre, on se marre)
Bref, l'ambiance est vraiment pépère, sauf quand à deux mètres de nous,
l'un des irlandais complètement imbibé commence à se fighter avec un
"ami". Là aussi, grande surprise, mes voisins se sont tous levés en
même temps et m'ont encerclée comme pour faire un mur. Hallucinant. Planquée
dans ma zone protégée, j'en profite pour demander à l'un d'eux, pourquoi un tel
réflexe, qu'est ce qu'il se passe? Réponse: "En Irlande, jamais un match
ne se déroule sans baston. On sait très bien que dans ces moments là, les
bouteilles savent voler et les mecs aussi parfois."
J'attends la fin gentiment et profite de cet instant vraiment touchant. Ils
sont marrants ces irlandais...
"Le français est solide et fort"
49-19. Après une fin de match splendide, remporté à la dernière minute, le
stress retombe. J'en profite pour dégainer encore une fois mon matos. Parmi
ceux dont j'ai fait la connaissance, je prends un irlandais, étrangement frais,
Garry, 32 ans. Et quelle n'est pas ma surprise quand il lâche "les
français sont solides et forts comparé aux gros et gras écossais". Sa
comparaison se révèle plutôt flatteuse en effet. Une puissance physique contre
des erreurs de tactique à répétition, l'équation est vite résolue. Ecoutez
plutôt.
Garry_FranceEcosse
Merci Garry.
A tantôt.
NB: sur la grosse caisse de l'orchestre à bignou était écrit: "Berliner
Orchester"...