Ségo, allemand première langue
On croit arriver à la bourre, mais c'est nous qui, une fois gentiment déposés par le taxi devant le "Hotel Berlin" attendons une plombe. Une foule de journalistes attendant aussi en arc de cercle à l'entrée et grillent régulièrement quelques photos en prenant toutes les Mercedes noires qui ont le malheur (bonheur?) de freiner un peu trop devant l'hôtel. Ambiance détendue chez les professionnels, on règle les machines en papotant.
Rien ne sert de courir il faut partir à point
Et puis d'un coup, une voiture noire brillante s'arrête. Cette fois c'est la bonne. Madame sort de sa voiture l'air rayonnant, le maquillage frais d'il y a 3 minutes 27 secondes, et le brushing impeccable. Les hommes de la sécurité ne rigolent pas vraiment, ils prennent l'air, grotesque d'ailleurs, des gardes du corps de Paris Hilton en sortie à Cannes... C'est drôle. Là, il faut faire attention à se pieds, sa tête, ses épaules... Bref, c'est la guerre. Il faut se battre si on veut être dans le coup. Comme je suis une pacifiste (en tout cas, je n'allais pas me battre à cette occasion), et que je suis petite (un atout formidable dans le monde journalistique et d'autres mondes aussi...), je me suis faufilée tranquillement entre les fous, et j'ai pris mes photos.
Trêve de plaisanterie, passons au meeting... (une autre plaisanterie)
L'amitié franco-allemande avant tout.
Motivé, motivé... restons motivés... Toulouse me traque jusqu'à Berlin! Sur fond de Zebda, Madame Hollande s'engouffre dans une foule dont la moyenne d'âge approche les 28 ans. L'ambiance est bonne, les auditeurs sont assez stimulants. Elle entame son discours par une petite introduction en français, et lance à tout hasard bien calculé: "On m'a prévue (ah c'est pas toi qui...bon d'accord) une partie en allemand, mais comme je ne le parle pas trop, je ne préfère pas m'y risquer... sauf si vous y tenez". La foule illico: " SI SI ALLEZ!!". Gros encouragements, et Ségolène se jette contre un mur. Son accent est exécrable. Elle de rajouter: "J'ai fait allemand première langue, j'ai été élevée dans les Vosges quand même". Et ben retournes y prendre des cours dans tes Vosges. Cela dit, après avoir entendu les défenseurs de la gauche, je mets de l'eau dans mon vin. Elle a le droit de ne pas trop savoir comment on prononce "Europe" en allemand.
Pour être honnête, trop peu nombreux sont les personnages politiques français qui parlent autre chose que leur langue natale. C'est bien triste. Surtout à l'heure où l'Europe s'agrandit, et où on est amené à dealer entre nous...
A tantôt.